[Moiraine]

Here is what my favourite French radio said this morning on the subject. I let you find an adequate translation, the one Altavista gave me is terrible ...


Il y a un siècle de cela, un siècle plus un an, c'était en 1901, un évènement industriel énorme eut lieu aux Etats-Unis. Selon les journaux de l'époque, il s'agissait de la plus grosse opération économique de tous les temps. Le financier J.P. MORGAN racheta au sidérurgiste Andrew CARNEGIE pour 250 millions de dollars des acieries de la Carnegie Steel Company. Andrew CARNEGIE devint l'homme le plus riche du monde et J.P. MORGAN le plus puissant de la planète. L'acier était et devait rester encore longtemps le symbole et l'aliment principal de la nouvelle puissance américaine. L'acier fut l'instrument de la construction d'un pays dont on discernait qu'il serait différent des autres, de ses gratte-ciel qui faisaient rêver le monde entier, de ses voies ferrées qui reliaient les océans de l'Atlantique au Pacifique, de ses ouvrages d'art gigantesques et bientôt d'une machine de guerre appelée à régner sur le monde.

Aujourd'hui, les Etats-Unis ne pointent plus dans la production mondiale, qu'en quatrième position, bien loin derrière l'Union Européenne, mais aussi la Chine et le Japon. Les Carnegie d'aujourd'hui se nomment ARCELOR en Europe, Nippon Steen ou Kawasaki au Japon, Bosco en Corée du Sud, Shanghaï Baosteel en Chine. La première entreprise américaine US Steel qui fut la première du monde n'arrive qu'en 14ème position. La puissance américaine n'a fait que grandir tandis que son industrie de l'acier déclinait dans un marché mondial saturé. C'est que souvent des alliages nouveaux, des matériaux synthétiques ont remplacé cet acier qui n'a plus tout à fait le caractère stratégique unique qu'il possédait au vingtième siècle.

L'Amérique s'est envolée en laissant à l'abandon ce fardeau trop lourd. Brutalement, elle se réveille en découvrant un peu tard qu'une grande nation et a plus forte raison l'Unique Super Puissance mondiale ne peut pas dépendre totalement des importations étrangères pour la fabrication de ses armements et de l'armature de ses gratte ciel. Les Etats-Unis, qui depuis plus de vingt ans, a prêché toujours, forcé parfois l'ouverture des marchés étrangers au nom du libre-échange, dresse aujourd'hui des barrières douanières dignes de celles qu'érigeait autrefois l'Union Soviétique, la Chine communiste ou des pays du Tiers Monde qui ont l'excuse d'être en phase de décollage économique. Le président George W. BUSH ne parait pas avoir compris qu'être à la tête d'un Empire mondial implique quelques responsabilités vis à vis des populations qu'on domine. On ne peut pas exiger l'appui de toutes les nations pour lutter contre le terrorisme, faire la morale dans ce domaine et dans bien d'autres à la planète entière et renier d'un seul coup les leçons quie l'on a prêchées pendant tant d'années.

L'unique superpuissance ne peut pas faire subir aux autres pays producteurs d'acier les conséquenes de son absence de prévoyance dans un secteur essentiel et transférer vers d'autres les problèmes qu'elle s'est créés. Ou bien alors, elle devra s'attendre à ce que son règne soit de plus en plus vivement contesté, y compris par ses amis et ses alliés.


[ 03-07-2002: Message edited by: Moiraine ]